Les Cahiers du Iaidō

Échauffements spécifiques

Les kihons sont des parties élémentaires de « katas » (combats codifiés), de déplacements…

Pourquoi faire des kihons ?

La capacité d’attention d’un pratiquant débutant ou moins débutant est limitée. Si l’attention doit se répartir sur trop d’éléments à la fois, le risque est grand, de voir le sujet ne se concentrer sur rien.

On comprend la nécessité de fractionner les katas en ce qu’on appelle kihons pour permettre à l’élève d’apporter suffisamment d’attention à la mémorisation du ou des mouvements, des positions du corps, des pieds, du rythme…, ou bien à polir sa technique.

De la même façon qu’un coureur du 110 mètres-haies va travailler à certains moments son départ des starting-blocks et à d’autres son passage au plus juste des haies et à peaufiner ce passage, et revenir à des courses entières de 110 mètres pour y intégrer les résultats de ces « kihons » ; de la même façon, il est intéressant pour un pratiquant intermédiaire ou avancé de fractionner en parties les katas pour faire évoluer sa technique, peaufiner ses schémas corporels, puis de réinsérer ces différentes parties dans les katas.

De plus, aucune pratique n’étant vraiment complète, il est bien d’élargir les exercices à des fins d’ouverture, tant physique que mentale.

Au final, l’acquisition de techniques de Iaïdo sera limitée par le niveau de qualité des déplacements en énergie, vitesse et justesse. I.e. que la pointe du sabre soit à telle hauteur ou la lame selon tel angle au moment du « chiburi » importe peu, même s’il existe des raisons, et des angles et hauteurs plus judicieux que d’autres. Cela se réfère à des conventions, conventions qu’il faut respecter, mais l’important dans un combat n’est pas de ce ressort mais dans la justesse des déplacements et de l’action du sabre en rapport à la situation. Or il est relativement facile d’acquérir une utilisation du sabre assez juste, puissante… ; mais plus difficile physiquement d’être dans le temps et au bon endroit quand il le faut (je n’aborde pas pour l’instant la notion du mental dans le combat).

De ce fait, il est plus qu’intéressant d’effectuer un travail profond de déplacements sans sabre; cela permet de ne pas être focalisé par l’arme, celle-ci n’étant que l’extension et l’expression du mouvement et de l’énergie du corps, et de développer notre capacité de déplacements.

Bien sûr, il est évident qu’il ne faut pas négliger le travail du sabre : un bon placement du corps sans le sabre au bon endroit est aussi néfaste qu’un mauvais placement du corps.

Ensuite viennent les katas.