Les pathologies musculaires / Fsg n°4c

– Généralités :

Ces lésions ont un stade supérieur de gravité par rapport aux pathologies musculaires traitées dans la fiche précédentes (Pathologie musculaire / FSg n°4b). Elles handicapent le pratiquant pour quelques semaines voire quelques mois et le recours à la chirurgie est fréquent pour nombre d’entre elles.

– Différents types :

• Les contusions :

Définition : elles sont le résultat d’un choc direct sur le corps musculaire qui outre la douleur et l’hématome liés à l’impact provoquera simultanément une déchirure ou un claquage, une rupture, une hernie, une contracture réflexe pouvant être accompagnée de crampes plus ou moins violentes. Dans les cas les plus sérieux les fibres musculaires étant fortement écrasées, il peut y avoir une attrition musculaire désastreuse du fait de la lenteur et de la mauvaise qualité de la cicatrisation.

Signes : douleur importante entraînant une impotence fonctionnelle majeure, hématome et œdème péri-lésionnels, étirements musculaires impossibles du fait de la douleur.

Traitement : sera toujours fonction de la ou des lésions associées, mais il faudra au minimum 15 à 21 jours de repos. Contention en position de repos, déclive, et cryothérapie 48h. Ensuite maintien de la contention, électrothérapie adaptée, thermothérapie. Intégrer progressivement massage, étirements, contractions musculaires, et ultrasono-thérapie en évitant toutes techniques qui pourraient refaire saigner.

• Les élongations :

Définition : une partie plus ou moins importante des fibres du muscle est étirée légèrement au-delà des limites de son élasticité. Le sportif ressent une douleur vive et soudaine mais l’impotence fonctionnelle est souvent modérée, lui permettant de terminer son geste, son entraînement ou sa compétition.

Parfois la douleur apparaît seulement le soir ou le lendemain.

Signes : douleur minime à la palpation et inexistante au repos, légère contracture péri-lésionnelle de temps en temps, étirement musculaire un peu douloureux.

Traitement : repos 6 à 10 jours, glace le 1er jour, puis chaleur, électrothérapie, massages doux et étirements légers.

Toujours rechercher l’origine de la lésion.

• Les claquages :

Définition : il s’agit d’une rupture de quelques myofibrilles survenant au cours d’un effort violent et brutal. L’impotence fonctionnelle est majeure et tout mouvement actif est limité. Pour un membre inférieur la chute du sportif est possible.

Signes : douleur en coup de poignard, arrêt de l’effort immédiat, étirement passif du muscle douloureux, très limité voire impossible.

Œdème et hématome d’apparition retardée. A la palpation on retrouve une douleur exquise avec un fond algique permanent plus ou moins paroxystique. Enfin on notera une diminution ou une perte du ballottement musculaire en relaxation.

Traitement : repos stricte 21jours, et sportif 30 jours.

Glacer pendant 5 jours, et immobiliser en position de détente musculaire (contention élastique). Anti-inflammatoires et décontracturants par voie orale. Au 6ème jour électrothérapie antalgique et chaleur, les étirements légers sont commencés vers le 20ème jour.

MASSAGE et CORTICOIDES déconseillés

Reprise de l’activité sportive normale au 40ème jour si tout va bien.

• Les déchirures :

Définition : il s’agit d’un stade plus grave que le claquage. Beaucoup de myofibrilles sont lésées et lorsque l’on aura une véritable solution de continuité on parlera d’une rupture partielle. Si cette rupture partielle n’est pas traitée chirurgicalement elle fera l’objet d’une prise en charge classique de la déchirure. La survenue de la lésion est identique à celle des claquages.

Signes : cf. claquages avec en plus une douleur parfois syncopale et un hématome d’apparition rapide.

Traitement : cf. claquages sur une période de 6 à 8 semaines, avec une reprise de l’activité sportive entre la 8ème et la 10ème semaine.

• Les ruptures :

Définition : la lésion peut s’étendre d’une partie à la totalité du corps musculaire. Cet accident est d’une extrême gravité et outre les signes habituels au niveau local on notera parfois des chocs post-traumatiques avec perte de connaissance.

Signes : cf. déchirures pour les ruptures partielles non opérées.

Pour les ruptures totales, rétraction des deux extrémités laissant place à un trou formant une véritable marche d’escalier.

Traitement : les ruptures totales sont toujours opérées assez rapidement afin d’éviter les fibroses sources de mauvaises récupération. Immobilisation 5 à 6 semaines selon avis chirurgical, puis rééducation jusqu’au 3ème mois.

Reprise des activités sportives entre le 4ème et le 6ème mois, avec l’accord du chirurgien.

• Les hernies musculaires :

Définition : il s’agit d’un engagement du muscle dans une brèche aponévrotique. Deux cas à distinguer. Le premier où le muscle est sain mais l’aponévrose abimée et le deuxième lié à une rupture partielle du muscle et de son aponévrose.

Signes : on observe une saillie (boule) qui grossie et devient douloureuse à l’activité

Traitement : consulter médecin et/ou chirurgien qui décideront de la conduite à tenir en fonction de la localisation, de la taille de la hernie et du caractère d’urgence estimé ;

Reprise sportive en fonction de l’avis médical et/ou chirurgical.

• L’hématome :

Définition : les hématomes musculaires sont des épanchements sanguins à l’intérieur du muscle. Leur origine peut être intrinsèque (d’origine interne) à la suite d’une déchirure, d’un claquage ou extrinsèque (d‘origine externe) consécutive à un choc externe direct sur le muscle.

Signes : douleur autour de la lésion avec œdème et coloration de la peau localement ou à distance. Dans certains cas l’hématome comprime le muscle dans sa loge entrainant fourmillements, sensation de membre froid et douleur qui augmente. On est alors face à un syndrome des loges et il convient de consulter en urgence. Une évaluation du niveau de la compression est à réaliser pour envisager une incision de décharge afin de soulager le muscle et le membre en souffrance.

Traitement : arrêt de l’activité, glaçage, déclive et repos immédiat et chirurgie parfois ;

Reprise sportive en fonction de l’avis médical et/ou chirurgical.